Tiré du GOJ-Infos n°54 - Juillet 2019
Héron cendré, aquarelle, C. Berne
Le brouillard qui s’est installé sur toute la Bresse jurassienne en ce premier dimanche de novembre n’a pas freiné les ardeurs des 19 personnes qui se sont rassemblées en tout début d’après-midi devant l’église de Chapelle-Voland. Parmi elles, deux groupes de marcheurs qui, s’étant fiés à l’intitulé de la sortie, se sont équipés pour une randonnée. Les étangs Vaillant et du Crêt étant vides et envahis par la végétation, il faut expliquer que la « randonnée sur le circuit des étangs » va se transformer en un périple en voiture de Chapelle-Voland à Vers-sous-Sellières. C’est donc une dizaine de véhicules qui prennent la route en direction de l’étang du Vernois. À notre approche, un très important groupe de foulques s’éloigne du bord de l’étang. Nous distinguons aisément la présence de cygnes tuberculés, ainsi que celle des grandes aigrettes, postées à la limite des roseaux ou perchées dans les hautes branches des arbres riverains. Un héron cendré s’envole et quelques cormorans, ailes ouvertes, s’offrent aux regards des participants qui se succèdent aux oculaires de nos trois longues-vues. Nos optiques permettent aux « novices » de distinguer nettement les quelques grèbes huppés, nageant non loin de la rive opposée. L’occasion de présenter la différence de plumage entre la « livrée» nuptiale du grèbe huppé et son plumage hivernal. Chacun peut suivre également les déplacements des très nombreux colverts, tantôt sur l’eau, tantôt en vol. Une mouette rieuse pique sur un poisson, trop loin pour que nous sachions si la pêche a été fructueuse. Après une heure d’observation, nous reprenons les voitures pour rejoindre l’étang Cailla. Un chevalier cul-blanc s’enfuit à notre arrivée puis une grande aigrette prend son envol pour passer au-dessus de nos têtes. À l’é- cart d'un groupe de canards colverts, un couple de sarcelles d’hiver évolue lentement. Nous repartons vers Commenailles afin de rejoindre l’étang de Vers-sous-Sellières. Ici, le paysage est plus ouvert mais les participants s’étonnent de la proximité de l’autoroute : ne gêne-t-elle pas les oiseaux ? Il n’en est rien : hérons cendrés, grands cormorans, canards colverts et sarcelles d’hiver semblent évoluer en toute quiétude. Notre présence provoque par contre l’envol de nombreuses sarcelles, qui reviendront un peu plus tard se poser à l’arrière des roselières, échappant ainsi à nos regards. Fort heureusement, un petit groupe de cinq est resté sur notre gauche et les observations à la longue-vue permettent d’admirer le plumage des mâles. C’est au moment où nous apprêtons à replier les longues-vues que Dame Gallinule consent à sortir furtivement des roseaux ! Cette sortie se conclut sur le nombre modeste de 11 espèces observées.
H. Estiot